Nous vivons dans une société où la peur du manque est devenue une approche marketing populaire. Et c’est bien triste d’ailleurs !
Dans cet état de manque, mon focus se place sur ce que je pourrais perdre. Inconsciemment, ce qui se joue est ma peur de perdre ma liberté. Ma liberté de choisir, ma liberté de faire, ma liberté d’être.
Ce que je ne réalise pas, c’est que dans cet état, je ne suis plus maître de rien. Je suis devenu la marionnette, le pantin de service. Dans cet état, ma capacité de recul est pratiquement nulle. Mon contexte de pensées est étroit et ma capacité d’influence est tout sauf positive. Dans cet état, je suis au service de mon ego, au service de mon mental inférieur, qui identifiera toutes les stratégies de survie qu’il connaît et les jouera à sa guise.
Selon le Dr Brené Brown, la peur du manque est reliée à une multitude de « jamais assez » : jamais assez bon, jamais assez en sécurité, jamais assez certain, jamais assez parfait, et pire encore jamais assez extraordinaire.
À partir de cet état de manque, je réagis à cela en mode automatique. Je travaille trop, je prends tout sur moi, j’ordonne plus que je ne dirige et coach. Bref, en contact avec cette peur du manque, je me contracte, mais la contraction du cœur n’est pas la meilleure des façons d’influencer les autres. En fait, la contraction du cœur chez moi entraîne généralement la contraction du cœur chez l’autre. Pas tout à fait le genre d’influence que je recherche !
Si cette peur mène ma vie, elle devient le socle de mon leadership, et ce leadership risque de ne pas être bienveillant, ni pour moi, ni pour l’autre.
Comme leader, j’ai donc la responsabilité de prendre conscience de ce qui se joue en moi. Comme leader, il importe que j’utilise la position de témoin afin que ce qui se joue en moi ne devienne pas le pâle reflet de ce qui se joue à l’extérieur de moi.
Quand j’ai peur de ne pas être assez, quand j’ai peur de ne pas être à la hauteur, quand j’ai peur de ne pas suffisamment contribuer, quand j’ai peur de …. il me devient impossible d’induire un leadership positif, un leadership bienveillant.
D’abord parce que je ne suis pas bienveillant avec moi, et parce que très souvent, ce que je ne peux m’offrir à moi, je ne peux l’offrir aux autres.