CAS RÉEL Je suis un gestionnaire débordé

Rédigé par le 30 janvier 2018

Suite à l’une de mes publications sur Facebook, j’ai reçu un appel de ce gestionnaire débordé. Je me suis rapidement rendu compte que j’avais affaire à un individu performant, à quelqu’un qui n’hésitait pas à prendre les bouchées doubles pour arriver à ses fins.

J’ai aussi entendu la souffrance qui l’habitait. Je sentais qu’il était pris entre différentes options qu’il avait maintes et maintes fois ressassées dans sa tête. Il était venu temps pour lui d’en parler avec quelqu’un afin de sortir de cet état de souffrance.

J’aime rappeler aux gens que la peine est « normale », et que la souffrance elle, est optionnelle. Il est normal et habituel d’avoir de la peine dans la vie. Quant à la souffrance, elle est présente quand je suis dans une situation dans laquelle j’ai de la peine ET QUE J’AI L’INFIME CONVICTION DE NE RIEN POUVOIR FAIRE POUR CHANGER LA SITUATION.

La souffrance vient donc d’une impression d’impuissance. Et l’impuissance vient de la façon avec laquelle je regarde les choses. Ça semble philosophique, mais je vous assure que ce n’est pas le cas.

Il travaille fort. A d’excellents résultats. D’ailleurs, il venait de recevoir son évaluation annuelle et s’était classé dans les meilleures de l’organisation. Son patron fait régulièrement appel à lui pour des mandats spéciaux. Ils lui demande même de prendre d’autres collègues sont sous son aile pour les aider à progresser plus rapidement ou encore pour redresser des situations difficiles.

À la maison, il veut être présent pour sa conjointe et les enfants. Ils veut participer aux activités familiales, conduire les enfants pour les différents cours, assumer sa part de responsabilité dans le fonctionnement logistique de la maison, prendre soin de son amoureuse, la faire se sentir spéciale, etc.

Après avoir essayé très fort un certain temps, il s’est mis à manquer des obligations familiales. Il s’est mis à allonger les journées de travail en dînant dans son bureau tout en travaillant. Puis, il s’est mis à apporter du travail à la maison. Sa conjointe comprenait que c’était important pour lui, les enfants comprenaient que papa était occupé.

Ce qui semblait passager au départ, est devenu la norme et peu à peu il s’est oublié. Il s’est retrouvé dans une situation où ce n’est plus possible de continuer ainsi. Il a cherché des solutions, tenté de s’y prendre autrement, mais il n’a pas été en mesure de mettre en place des solutions durables.

Après quelques séances de coaching, il a beaucoup plus de clarté quant à ce qui est important pour lui. Il a appris des façons concrètes de débuter ses journées. Des trucs et astuces pour mobiliser son équipe, pour les accompagner de façon bienveillante sans perdre de vue que son bien-être est le socle sur lequel celui des autres repose.

Il a retrouvé son énergie, passe plus de temps de qualité avec les siens. Son plus grand gain est le suivant : « Ghislain, lorsque je suis avec ma conjointe ou mes enfants, je suis totalement présent. Je ne suis plus en train de penser au travail. Et au travail, je suis entièrement dédié. Je n’ai plus à penser à ces moments que j’aurais aimé passer avec ma famille et pour lesquels je n’étais présent que de corps, non pas d’esprit ! Je ne me sens plus coupable».

Moral de l’histoire : Pour être un leader bienveillant, il faut d’abord être bienveillant avec soi !