On parle beaucoup de bienveillance actuellement. Un peu comme si c’était la nouvelle mouture du leadership. Comme si c’était une nouvelle façon pour les leaders de jouer leurs rôles dans les organisations.
Je ne suis pas contre, au contraire. J’ai une seule préoccupation dans tout cela : je souhaite que cette bienveillance soit une réalité, pas une illusion de la réalité. Pas une nouvelle façon d’en demander plus aux leaders, sans réellement leur donner les outils et les moyens d’y arriver.
Dans les dernières années, plusieurs nouvelles tendances du leadership sont apparues. Promettant plus et mieux. Très peu de ces nouvelles approches avaient pour but de réellement outiller le leader, celui qui vit près des employés, des collaborateurs.
Revenons donc à cette notion de bienveillance. Voici donc quelques éléments auxquels je fais référence quand j’affirme que le leader bienveillant doit avoir un regard juste :
Il sait reconnaître la contribution des autres
Il a un regard juste sur la contribution de ses collaborateurs et de ses collègues. Il sait bien sûr transmettre son appréciation aussi souvent que nécessaire. Il ne laisse pas les atomes crochus venir teinter son regard et ainsi permettre à un « ami » de surfer sur ces bonnes grâces. Il est juste avec tous et s’assure que chacun contribue comme il a été convenu.
Il sait voir ce qu’il apporte comme contribution
Le leader bienveillant sait reconnaître la juste valeur de sa propre contribution. Bien sûr, il ne la regarde pas du haut d’un piédestal. Il la regarde humblement et demande du feedback pour valider le tout. Le plus important, il ne fonctionne pas à partir de l’état de manque. Il n’est pas dans l’ego à tenter de combler un manque d’attention, de reconnaissance ou encore d’amour de soi en travaillant comme un fou et en démontrant à ses collaborateurs que c’est le chemin qu’il faut emprunter pour gravir les échelons.
Il sait remettre en question ce qui est incohérent
Il a aussi un regard juste sur ce qui est cohérent ou pas. Il ne se contente pas de recevoir les demandes du supérieur, il les passe à travers ses filtres, son regard, et s’assure que c’est cohérent quant aux valeurs de l’organisation certes, mais aussi quant à ses valeurs et face à son désir de bienveillance. Il ne se contente donc pas de recevoir et transmettre, il prend le temps de challenger, de valider et de traduire en langage clair, précis, bienveillant et stimulant.
Il est en mesure de départager les faits de la fiction
Le leader bienveillant ne se cache pas quand vient le temps d’adresser une situation tendue. Il sait que ça fait partie de son rôle, et surtout, il sait regarder la situation et en identifier les faits. Il sait que chaque protagoniste à son regard sur la réalité, que chacun croit bien détenir LA vérité. Il se garde donc le réflexe de ne pas se laisser influencer. Il pose des questions pour clarifier ce qui lui est rapporté afin justement d’identifier les faits, non pas une interprétation de ces derniers.
Le leader bienveillant fait donc le choix de travailler à partir d’information de qualité, il ne prend pas pour acquis ce qu’il reçoit. Bien sûr, il ne remet pas constamment tout en question. Il utilise son jugement ! Mais ne se gêne pas dès que c’est pertinent de faire ce qu’il faut pour travailler avec ce que l’on pourrait appeler : la vérité.